|
Sylviane DUPUIS
Qualité : Ecrivain partenaire
Email :
|
Domiciliée à Genève où elle est née en 1956. Poète, auteur de théâtre, essayiste et critique. Depuis 2004, elle est chargée de cours au Département de français moderne de l’Université de Genève. Après des études classiques (grec-latin), des cours de théâtre au Conservatoire, une licence-ès-Lettres à l’Université de Genève en 1979 (français, archéologie, grec ancien) et un stage de quelques mois aux Editions Seghers à Paris, elle devient professeur de littérature française au Collège Calvin de Genève. En 1986, elle reçoit pour Creuser la Nuit le Prix C.F. Ramuz de Poésie, et en 1988-89, elle est durant un an membre de l’Institut suisse de Rome où elle achève Figures d’Egarées et Travaux du Voyage. De ses voyages en Grèce et en Turquie, suivis d’un long périple en Chine, elle tire Odes brèves (en 1995), recueil suivi en 2000 de Géométrie de l’illimité et en 2011 de Poème de la méthode (http://culturactif.ch/livredumois/avril12dupuis.htm). Auteur de théâtre, elle a publié cinq pièces: La Seconde Chute (une «continuation» de En attendant Godot, traduite et jouée en quatre langues et créée à New York en 2013), Moi, Maude ou La Malvivante (créée à Genève et à Berlin par la metteure en scène allemande Claudia Bosse), Les Enfers ventriloques (Prix des Journées de Lyon des Auteurs de théâtre en 2004 – http://culturactif.ch/livredumois/avril05dupuis.htm), Le Jeu d’Eve, pièce créée à Genève et Lausanne en 2011 (http://www.argostheatre.ch/le-jeu-d-eve/medias/Hebdo_25aout11.pdf) et Etre là, créée à Genève en 2012. En 2000 et 2002, elle donne deux ateliers d’écriture pour jeunes dramaturges à Bamako (Mali). Elle a collaboré comme poète avec la chorégraphe genevoise d’origine argentine Noemi Lapzeson (à Géométrie du hasard en 1998, et à Opus 27 en 2002) et, comme dramaturge, avec plusieurs metteurs en scène. Elle est membre fondateur des EAT-CH (Ecrivains associés du théâtre de Suisse), membre fondateur de la MLG (association pour une Maison de la Littérature à Genève), qu’elle présida durant sept ans et qui a abouti en 2012 à la création de la première Maison de la littérature de Suisse romande, la MRL (www.m-r-l.ch) et membre du jury du Prix de poésie Max-Pol Fouchet.
Pour en savoir davantage: http://www.unige.ch/lettres/framo/Enseignant/dupuis.html Anne Fournier, Pour un spectateur metteur en scène - Essai sur la réception dans le théâtre de Sylviane Dupuis, Theaterkultur Verlag, Berne 2003 Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours (dir. M. Jarrety), P.U.F., Paris 2001 Dictionnaire du théâtre en Suisse (dir. Joël Aguet), volume 1, Chronos Verlag, Zurich 2005
BIBLIOGRAPHIE (Sélective)
POÉSIE Odes brèves, Empreintes, 1995 D’un lieu l’autre, suivi de Creuser la nuit, suivi de Figures d’égarées, Poche Poésie, Empreintes, 2000 (Préface d’Antoine Raybaud) Géométrie de l’illimité, La Dogana, Genève, 2000 (épuisé) Cantate à sept voix, Le Miel de l’Ours, Genève, 2009 Poème de la méthode, Empreintes, 2012 ESSAIS Travaux du voyage, Zoé, Genève, 1992 A quoi sert le théâtre ? Zoé, 1998 (Préface d’Eric Eigenmann) Qu’est-ce que l’art? Zoé, 2013 (Postface de Carole Talon-Hugon) THÉÂTRE La seconde chute , Zoé, 1993, rééd. 1996 Moi, Maude, ou la Malvivante (bilingue français-allemand), Zoé, 1997 Etre là, Zoé, 2002 Théâtre de la parole (bilingue français-italien), Mobydick, Faenza (Italie), 2004 Les enfers ventriloques, L’ACT MEM, Chambéry, 2004, rééd. 2009 Le jeu d’Eve, Zoé, Genève, 2006 LIVRES D’ARTISTE Epigraphies (avec le peintre-graveur Jürg Straumann), Kunskeller Bern Ed., Berne, 1996 La passe invisible (avec le peintre-graveur Roberta Sutherland), Editart Ed., Genève, 2012
Sur Géométrie de l’illimité : «Inconnue hier, on la découvre aujourd’hui, Sylviane Dupuis entre dans notre panthéon poétique. Rencontre merveilleuse… J’aime son livre, le travail analytique qui s’y déploie et les tutoiements avec la couleur et la lumière.» Gaspard Hons, Le mensuel littéraire et poétique no 286, Bruxelles, décembre 2000.
Sur Opus 27 à la Comédie de Genève: «Opus 27, reconstitution ludique de trois langages. Danse, théâtre et musique se mêlent dans la dernière création de la chorégraphe Noemi Lapzeson, présentée à La Comédie de Genève. (…) «La pierre et son poids sur ma bouche/Ont roulé sur le bord du monde/ Je/ Parle/ Mais sans savoir/ De quoi», dira vers la fin une actrice. Les mots qu'elle énonce sont ceux qu'a écrits pour «Opus 27» la dramaturge romande Sylviane Dupuis. Noemi Lapzeson lui a passé commande d'un texte (très beau) sur lequel s'achève la pièce.» Ghania Adamo, swissinfo, 22 mai 2002
«DANSE. Noemi Lapzeson magnétise la Comédie de Genève. L’artiste transforme le théâtre en cathédrale pour une traversée mémorable. Une cathédrale fantomatique. L'un des multiples bonheurs d'Opus 27, c'est de se sentir déboussolé au sein d'une Comédie de Genève qu'on croyait connaître par cœur. (…) Une cathédrale? Oui, mais sans Dieu à implorer, sans idole à honorer. C'est qu'ici on a fait table rase de toute religion établie. La liturgie est à inventer, le lien – amoureux ou fraternel – à raccommoder, la communauté à reconstruire. (…) Un dispositif liturgique. Noemi Lapzeson veut méditer sur nos rituels. En trois actes, souterrainement unis par les strophes abruptes et belles du Théâtre de la parole, texte commandé à Sylviane Dupuis. (…)» Alexandre Demidoff, Le Temps, 23 mai 2002
«La poésie? Que ce soit celle des autres (dans toutes les langues) ou celle qu’on tente mot après mot de hisser au jour, j’y vois un mode parallèle de respiration, absolument nécessaire à l’équilibre intérieur, et à la vie. Si l’écriture est pour moi la seule riposte au temps et à la mort, ou à l’incompréhensible, le seul viatique fiable pour la traversée (si problématique) de l’existence, le poème en figure la pointe extrême – ayant pour lui la densité, la fulgurance, l’ellipse, et le pouvoir (refusé à la raison logique) de faire coïncider l’inconciliable, ou de penser l’impensable. Je l’ai défini dans Travaux du Voyage comme «épiphanie de l’irreprésentable». Ailleurs encore, comme «instrument de métamorphose». Le réel s’y consume – pour ne laisser que cette trace après lui, ou ce résidu, qui voudrait en condenser l’essence pour «l’éterniser». Le poème est geste, et métamorphose en acte. Il fait se lever quelque chose dans la langue que lui seul, par ses images, ses sonorités, sa musique ou son rythme (qui sont ici partie prenante du sens), peut réveiller, secouant nos habitudes (de perception ou de langage), rompant la linéarité, détournant ou disloquant la syntaxe de la langue ordinaire. Et nous infusant par là une énergie nouvelle – fût-ce par la traversée de la douleur. La poésie: un travail (Mallarmé l’appelait «tâche spirituelle»), une pratique, un accouchement très lent du sens, perpétuellement suspendu entre silence, impossibilité de dire, et parole – entre trop, et trop peu. Une question humaine qui insiste, fragile, nécessaire, et dont l’oubli nous vouerait à l’oubli de nous-mêmes, au plus irrémédiable des mutismes.» Sylviane DUPUIS
|
|