Vénus Khoury-Ghata est née au nord du Liban, dans le village de Pshery qui était celui de Khalil Gibran . Vivant à Paris depuis 1972, elle est écartelée entre deux pays, deux langues : l'arabe maternel et le français acquis. Le français, langue du père interprète auprès du Haut commissariat français du temps du Mandat. Cette langue, il l'a ouverte à ses quatre enfants. Les deux aînés s'en sont servis pour écrire des poèmes : Vénus et, avant elle, son frère Victor qui, empêché par la maladie, n'a malheureusement pas publié. "Il m'a passé le flambeau", dit-elle dans son roman, Une Maison au bord des larmes, paru aux Editions Balland. Vénus Khoury-Ghata est mère de quatre enfants : trois Libanais et une Française. Poétesse et romancière, ardente porte-parole de la Francophonie, collaborant à divers journaux, revues et émissions littéraires, elle est membre de plusieurs jurys : Mallarmé, Max Jacob, France-Québec, Max-Pol Fouchet… Composée pour moitié d'ouvrages en prose et de recueils de poèmes, son oeuvre riche d'une quarantaine de titres traduits pour la plupart en un dizaine de langues, dont l'allemand, l'espagnol, le grec, le flamand, le suédois et le coréen, a été récompensée par de nombreux prix littéraires: prix Apollinaire pour Les ombres et leurs cris ; prix Mallarmé pour Un Faux pas du soleil ; prix Jules Supervielle pour Anthologie personnelle; prix Baie des Anges pour Le Moine, l'Ottoman et la femme du grand argentier (2003) ; grand prix de Poésie de la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de son œuvre (1993) ; grand prix de poésie de l'Académie Française pour Les Obscurcis (2008); prix Goncourt de la poésie pour Où vont les arbres? (2011).
Pour en savoir davantage: http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_Khoury-Ghata http://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=poetheque/poetes_fiche.php&cle=53
BIBLIOGRAPHIE
(Sélective)
POÉSIE "Les Ombres et leurs cris" (Belfond, 1979) "Qui parle au nom du jasmin?" (E.F.R, 1980 ; Editions des Moines, 1995) "Un faux pas du soleil" (Belfond, 1982) "Monologue du mort" (Belfond, 1987) "Fables pour un peuple d'argile" (Belfond, 1992) "Elle dit", suivi de "Les sept brins de chèvrefeuille de la sagesse" (Balland,1999) "Compassion des pierres" (La Différence, 2001) "Version des oiseaux" , poèmes, illustrés par Velikovic (François Jannaud, 2000) " Quelle est la nuit parmi les nuits " (Mercure de France, 2004) " Les obscurcis " (Mercure de France, 2008) "Anthologie personnelle" (Actes Sud, 1996 ; rééd. 2009) "Où vont les arbres?" (Mercure de France, 2011) "Le livre des suppliques" (Mercure de France, 2015)
POÈMES POUR ENFANTS
" La voix des arbres " (Cherche-Midi, 1999) "À quoi sert la neige ? " (Le Cherche Midi, 2009) ROMANS
"Vacarme pour une lune morte" (Flammarion, 1983) "Les morts n'ont pas d'ombre" (Flammarion, 1984) "Mortemaison" (Flammarion, 1986) "Bayarmine" (Flammarion, 1988) "La Maîtresse du notable" (Seghers-Laffont, 1992) "Les fiancées du cap Ténès" (Lattès, 1995) "La Maestra" (Actes Sud, 1996 ; Babel 2001) "Privilège des morts" (Balland, 2001) "Une maison au bord des larmes" (Balland, 1998 ; Babel 2005 ) "Le moine, l'Ottoman et la femme du grand argentier" (Actes Sud, 2003) "La Maison aux orties " (Actes Sud, 2006) " Sept pierres pour la femme adultère " Mercure de France, 2007 " La Revenante " (L'Archipel, 2009) "La Fille qui marchait dans le désert" (Mercure de France, 2010) "Le Facteur des Abruzzes" (Mercure de France 2011, et Folio). "La Fiancée était à dos d'âne" (Mercure de France, 2013).
NOUVELLES
" Zarifé la folle, nouvelles " (François Jannaud, 2001)
"Vénus Khoury-Ghata viole les mots, bouscule les phrases et amène sur notre seuil une sauvagerie, une flamboyance exceptionnelles, elle sait mieux que personne recréer une tragédie mais en recourant à la farce." Françoise Xénakis, Le Matin "Une œuvre-métis travaille exquisement tout un plan de l'imaginaire français. Vénus Khoury-Ghata psalmodie la langue française tels des sourates du Coran." Antoine Spire, L'Humanité
"Une poésie qui n'accepte pas le tangible, le certifiable, le convenu. La métamorphose chez Vénus Khoury-Ghata vient à chaque souffle, à chaque syllabe. Elle fait, défait le monde avec simplicité. Vénus de la langue arabe, elle a déménagé dans la nôtre avec un bagage immense de turbulences et de féerie. Aucun de ses livres n'imite personne. Ils sont tous hors du commun." Alain Bosquet, Le Quotidien de Paris
«Vénus Khoury-Ghata a une imagination tout orientale en liberté dans l'histoire et la littérature françaises. Poète, elle n'a pas tort de penser que pour donner à son roman et à son personnage principal force et couleurs, elle ne devait pas hésiter à employer des mots vifs et drus, des formules brillantes, des dialogues au plus près des lèvres. Quand, à Paris, Yudah raconte le désert, sa vie et ses sortilèges, ses hommes et ses bruits, cela sonne si juste et si bien que l'on est obligé de se rappeler que l’auteur a collectionné tous les grands prix de poésie. Et que, fille du Liban, elle a dû arpenter les déserts arabes.» Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche.
"Le roman, c'est le compagnon de tous les jours. Les personnages viennent à vous dès que vous vous mettez à votre table de travail, alors que le poème, avec ses apparitions furtives, est l'étranger doté de toutes les séductions. La poésie, un langage dans le langage, elle peut vous quitter pendant plusieurs années avant de revenir, sans se faire annoncer, au détour d'une phrase. Je la traite comme un filon d'or et ne la lâche qu'une fois qu'il est épuisé. Ecrire un roman revient dans mon esprit à escalader une montagne; on pose un pied devant l'autre, certain d'atteindre le sommet pour y planter le mot FIN comme un drapeau. Le poème consiste à se laisser glisser du sommet de la montagne jusqu'à sa base, dans une grande poussière, sans réfléchir, les mots se suivant dans un ordre que vous n'avez pas choisi. J'aime le retour à la prose ample, large, bavarde, et qui ne dissimule rien après l'écriture du poème serrée, étrécie, survolant le langage et qui se contente du souffle de la pensée, de sa buée et de sa sueur." Vénus KHOURY-GHATA
|