|
Alain KEWES
Qualité : Ecrivain partenaire
Email :
|
Né à Forbach, Alain Kewes s’est mis à écrire dès l’école «pour épater et faire rire les copains». Après quelques essais peu concluants en poésie à l’adolescence, et un roman policier resté inédit, il est revenu à ses premières amours: raconter des histoires, le plus souvent avec une chute inattendue. C’est dire si le dialogue avec le lecteur est pour lui essentiel dans l’activité d’écriture, qu’il soit jeu de dupes ou confidence à mi-voix. D’abord publié dans diverses revues, son manuscrit Le geste manqué de l’amant a obtenu le prix Prométhée en 1997 et a été publié aux éditions du Rocher. Quatre autres recueils ont paru par la suite ainsi que de nombreuses publications en revues. Depuis 2004, mettant son écriture entre parenthèses, il a créé les éditions Rhubarbe afin de défendre d’une autre façon les genres qui lui sont chers, la nouvelle et la poésie. Parallèlement, il mène une carrière de documentaliste dans un lycée professionnel à Auxerre. BIBLIOGRAPHIE Nouvelles
La vaisselle, éditions L’abattoir/la mandragore 1994, Prix Destination inconnue Le geste manqué de l’amant, éditions du Rocher, 1997, Prix Prométhée de la nouvelle, préface d'Alain Absire Les cuisses blanches de la nuit, Fer de chances, 2002 Quand ça veut pas, Gros Textes, 2002 Moi aussi, nouvelle, Rhubarbe, 2004 Ce n’est pas mon visage, Le Bruit des autres, 2011 Nouvelles traduites et publiées en chinois et en serbo-croate
Anthologies collectives Les cuisses blanches de la nuit, in L’Atelier Imaginaire, recueil collectif, le Rocher, 1998 Des ronces, in Quelques songes de Prométhée, recueil collectif, Le Rocher, 2001 Les Pirates de la grenadine, in Nos pirates, recueil collectif, Nestiveqnem, 2003 Terrasses et dragons, in Quatre à quatre ; 10 escaliers en Bourgogne, Nykta, 2003 Le potager révélateur, in Codex Atlanticus, recueil collectif, La Clef d’argent, 2009 La robe noire, in Carré n°1, Publica, 2011 Le palais rouge, in Carré n°2, Publica, 2012 Rendez-vous sous l’Horloge, in l’Horloge, 2013 Le discours, in Carré n°3, Publica, 2014 Publications (poésie et nouvelles) dans une vingtaine de revues depuis 1990, en particulier Harfang et Brèves, revues exclusivement consacrées à la nouvelle Chroniques et critiques littéraires pour Décharge (membre du comité de rédaction), Brèves, L’Yonne républicaine, La Quinzaine littéraire…
Quelques appréciations critiques
Le geste manqué de l’amant «Voilà un diable d’écrivain! On croit ses personnages englués dans une pensée blanche et l’on s’aperçoit que le fil de leurs pauvres vies est aussi affûté que la lame d’un couteau. Comme Alain Kewes aime à le dire lui-même, son écriture ne dénude pas l’homme, elle l’habille». Chez lui, il y a du Borges et du Beckett. De l’absence ou du rien, il fait un dédale de miroirs éclaboussés de multiples reflets». Alain Absire
Moi aussi «Un texte pétillant comme une flûte de champagne, mais à déguster sans modération, du moins pour qui aime Choderlos de Laclos, La Fontaine ou Racine.» J. Rémy, Le Bien Public Ce n’est pas mon visage «Fantastique, imaginaire, mystère, non-dit sont des composantes de la réalité. Le réalisme d'Alain Kewes correspond alors à ce « désir de possession du réel dans son sens le plus profond » dont parlait le peintre Olivier Debré. C'est un réalisme non conventionnel, qui vise à donner chair à la réalité vivante du réel (si j'ose dire) et non à offrir une image plate du monde qui nous entoure.» Lucien Wasselin, Liberté-Hebdo, 4 nov 2011 «… Il ne se passe pas grand-chose au fond, un petit grain de sable (ou de sel) et la grosse machine alambiquée du quotidien dévie tout doucement, dans ses gras engrenages, gauchit sa marche banale et brusquement dérape pour de bon avant de se démantibuler tout bonnement dans l'énigmatique ou le grinçant.» Jacmo, Décharge n° 151, septembre 2011 «L’auteur aime les fausses pistes, policières notamment, et nous incite par allusions à inventer des horreurs que la fin récuse (Tangram). C'est qu'il s'amuse aussi et de son encre noire nous fait souvent sourire. Jaune, bien sûr.» Michel Baglin, Texture «Le sujet de ces histoires insolites est d'autant plus grave qu'elles sont narrées avec un détachement apparent, presque goguenard, et une grande économie de moyens. Le plus souvent, on y tue ou on y meurt avec élégance, comme sans y penser. Ne vous étonnez pas de rencontrer des cadavres sur votre palier, ni de croiser dans la rue un inconnu qui a pris votre visage en échange du sien. Un vrai gentleman garde son flegme en toutes circonstances, même en lisant Alain Kewes.» Jean-Claude Bologne «Si les personnages sont flous, c'est qu'ils semblent eux-mêmes victimes d'une sorte de myopie existentielle qui les empêche de voir les choses telles qu'elles sont et qui, à certains égards, les protège du pire.» Pascal Hérault, Encres Vagabondes, 25-10-11
«La nouvelle est un laboratoire. S’y concentrent tous les enjeux qui fondent selon moi la démarche d’écrivain. Le premier enjeu est formel: la nouvelle est un objet longuement travaillé, poli, construit, mais sa lecture doit couler de source. C’est aussi un lieu de tensions et d’équilibre toujours incertain où il s’agit chaque fois, en peu de mots, de dire quelque chose d’essentiel (car sinon, à quoi bon?) sur la vie, la mort, la manière d’être au monde, mais sans peser, sans ennuyer son lecteur. De même, s’agit-il toujours de parler de soi, de ses hantises, de ses désirs, de ses bonheurs, mais sans s’enfermer dans un monologue autocentré, et pour cela, il importe que le lecteur puisse investir la place, l’agencer de ses propres images, peurs, rêves, sensations. L’humour, et singulièrement l’humour noir, permet d’établir une distance, de mettre à distance le sujet, ce qu’on dit, de parler avec sincérité et une part d’impudeur, tout en offrant cette confession au lecteur afin qu’il se l’approprie et la transforme. L’écriture est un exercice de dépossession de soi. Je fais mienne cette phrase d’Antoine Blondin «J’habite au seuil de moi-même à l’intérieur il fait trop sombre». C’est sur ce seuil, lieu d’échanges et de partage d’expériences, que je me tiens et que je m’exprime.» Alain KEWES
|
|