Traducteur, nouvelliste, essayiste et critique littéraire, ayant jadis enseigné les lettres et la philosophie… Intense activité dans «la sphère éditoriale»: membre fondateur des éditions de l’Aube, conseiller littéraire de ces mêmes éditions pendant une dizaine d’annéeset depuis 1985, lecteur dans différentes maisons d’édition. Créateur et directeur de la collection d’autobiographies fictives alter ego, aux éditions Fayard (anciennement curriculum vitae aux éditions de l’Aube). En toute fraternité, sans aucun esprit de chapelle et dans un bénévolat assumé, a été à l’origine de la publication d’un bon nombre d’ouvrages que leurs auteurs ne parvenaient pas à faire éditer, a même parfois trouvé un éditeur à certains (et parfois pas des moindres) qui n’en avaient plus du tout. En parallèle, activité non moins intense de critique: depuis 1981, émission hebdomadaire de littérature sur une radio associative parisienne. Au cours des années, articles occasionnels dans divers journaux ou revues. Détecteur, théoricien et promoteur du courant littéraire La Nouvelle Fiction, à ne pas confondre avec le groupe, aujourd’hui dissous, qui en est issu et a manqué le dévoyer en recrutant sur des critères autres que strictement littéraires. Anciennement, membre du comité de rédaction des revues Le Horla, Roman, Ralentir Travaux. Actuellement, rédacteur en chef de la revue philosophique et littéraire La Sœur de l’Ange.
BIBLIOGRAPHIE
(sélective)
Nouvelles
Puisqu’il y a des rêves meilleurs, 1999, Fayard, Grand Prix de la nouvelle de la SGDL
Essais
La Nouvelle Fiction, Critérion, 1992. Le Retournement du gant I et II, Entretiens avec Frédérick Trsitan, Fayard, 2000. Le Paris de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, éditions du Chêne, 2001. Fiction et Nouvelle Fiction, Place aux Sens, n°6, 2002. Dominique de Roux, chasseur masqué du recommencement, préface à Dominique de Roux, L’ouverture de la Chasse, éditions du Rocher, 2005. Sartre, Voyageur sans billet, Fayard, 2005. Simone de Beauvoir, le goût d’une vie, Ecriture, 2008 (prix de la ville de Limoges). Camus, l’intouchable, Ecriture, 2010 Pierre Herbart, l’orgueil du dépouillement, Grasset, 2014 (Sélection pour le Goncourt de la biographie et le Renaudot de l’essai).
Traductions
Alexander Lernet-Holenia: Le Dieu aveugle, La Table Ronde, 1988. Thomas Bernhard, Je n’insulte vraiment personne, entretiens avec Kurt Hofmann, La Table Ronde, 1990. Richard Huelsenbeck, Doctor Billig, Fourbis, 1994.
Direction d’ouvrage
Dominique de Roux, Dossier H, L’âge d’homme, 1997.
Édition critique
Charles Nodier, La Fée aux Miettes, préface et notes, Michel de Maule, 2006.
Appréciations critiques sur son oeuvre
Sur Camus l’intouchable: «L’essai de Jean-Luc Moreau est certainement salubre. En apportant, pendant l’année de célébration du cinquantenaire de la mort de Camus et de sa moisson d’hommages, une note discordante mais bien documentée, il invite le lecteur à se replonger dans l’œuvre de Camus et dans celle de ses contemporains pour mieux comprendre cette époque et questionner la nôtre.» Anne-Marie Tournebize, in Présence d’Albert Camus, Société des Etudes Camusiennes, n°2 – 2011)
Sur Pierre Herbart, l’orgueil du dépouillement: «On peut admirer le travail d'un biographe tout en se demandant si l'objet de ses recherches valait que tant de talent, d'opiniâtreté, d'efforts fussent déployés.» Pierre Assouline, Le Magazine littéraire
«Jean Luc Moreau, grand résurrecteur de Sartre, de Camus ou de Dominique de Roux, a choisi de ressusciter Herbart à travers une formidable biographie. Une très grande idée, car les livres d'Herbart sont des pépites, des joyaux.» Christophe Ono dit Biot, France Infos, Le Zoom Culture
«Lire Herbart - ou le relire, pour ceux qui le découvrirent grâce à Jacques Brenner ou Bernard Frank, c’est un choc, «une entaille». «On y repense, on y revient» La biographie que lui consacre Jean Luc Moreau fera date: enfin un biographe qui comprend son héros.» Annick Geille, Le Service littéraire
«Qu’il ait fallu attendre 2014 pour voir surgir une biographie d’Herbart vraiment solide confirme assez la vigueur de la légende. Jean-Luc Moreau n’appartient pourtant pas à la famille des renifleurs de cadavres. Son propos n’est pas de ruiner nos illusions, de débusquer une seule vérité sous la fiction des romans d’Herbart et la concision de ses souvenirs. Il entend, au contraire, donner plus de chair, de champ, de sens ou d’ambiguïté à l’auteur si retenu de La Ligne de force. (…) Alors qu’elle fourmille d’informations, exhume quelques documents inédits et réexamine certaines idées reçues, cette biographie fait le choix d’un appareil de notes réduit au strict nécessaire. On peut le regretter. […] Mais le plus important est le soin et le courage avec lesquels l’auteur discute ceux qui ont glosé avant lui, d’Aragon à Bernard-Henri Lévy, l’itinéraire politique d’Herbart et de son cercle.» Stéphane Guégan, blog sur Monde.fr
Pour une première fois
(Profession de foi!)
«‘‘Ce fut l’erreur du réalisme de promener ses yeux autour de notre pot-au-feu et de nous en faire don une seconde fois sans nous épargner les quatre épices et les clous de girofle: à ce compte, cet art ne fut qu’une kleptomanie généreuse, puisque par lui nous possédons deux fois ce qu’il nous emprunta. L’humanité perdit ainsi des temps à pivoter sur soi. L’office de l’art est d’offrir une première fois.’’ Comment ne pas souscrire à cette critique certes incisive mais aussi presque compatissante du réalisme par Saint-Pol Roux? Comment ne pas faire sien l’idéal d’une littérature renouant avec l’art et retrouvant son véritable office qui est d’offrir une première fois? Mais il faut pousser encore plus loin cette critique du réalisme. Il faut l’étendre, bien plutôt. L’étendre à une grande partie de la littérature qui croit s’opposer à lui, sous prétexte qu’elle s’adonnerait à la fiction. Or d’une autre manière, sans doute, celle-ci n’est la plupart du temps rien d’autre, elle aussi, qu’une «kleptomanie généreuse». Qu’elle fictionnalise à tout va ne l’empêche pas de s’appuyer, pour ce faire, sur les mêmes représentations communes du réel, même lorsqu’elle cherche à le fuir, voire s’opposer à elles, dans ce qu’elle se risque parfois à appeler l’imaginaire. A l’inverse, qu’est-ce que le don de cette première fois, sinon l’innocence retrouvée, lorsque sont décapées les fictions mortes de nos représentations du monde, à savoir toutes les fictions de l’authenticité? N’est-ce pas le plus beau don que l’on puisse faire, le plus grand que l’on puisse recevoir? N’est-ce pas ce que l’on attend idéalement de l’art? N’est-ce pas aussi ce à quoi prépare tout exercice spirituel digne de ce nom? Et n’est-il pas merveilleux que cela ait lieu, sans crier gare, dans ce jeu que sont chacune pour elles-mêmes l’écriture et la lecture, pour autant qu’à chaque partie il soit joué grand jeu?» Jean-Luc MOREAU
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