Après des études secondaires à Sainte-Croix-de-Neuilly et au lycée Buffon, fréquente le lycée Louis-le-Grand, passe une fois le concours de la rue d'Ulm, puis, en 1953, s'inscrit à l'Institut d'études politiques de Paris. Un an plus tard, donne un Premier poème au Mercure de France.
En 1954, Marcel Arland et Jean Paulhan publient dans la Nouvelle Revue Française Quatrains gnomiques. En 1955, Le champ de mai lui vaut le prix Fénéon et, en 1957, Solitude de la lumière, le prix Max Jacob. Après avoir servi en Algérie de 1957 à 1959, rencontre Saint-John Perse grâce à l'amitié de Jean Paulhan. En 1962, entrée au Cercle du Livre précieux, Editions Tchou, où il s'occupe en particulier d'un monumental Dictionnaire de citations françaises.
Épouse en 1971, à Leningrad, Angela Soussoueva. Codirige la Décade Ponge en 1975, à Cerisy-la-Salle ("Ponge, inventeur et classique"). En 1978, est nommé au Comité de lecture des Editions du Seuil grâce à Denis Roche. En est exclu en 1995.
Son oeuvre a fait l'objet de nombreuses études critiques et de travaux universitaires. En 1992, sous la Direction d'Yves-Alain Favre, Directeur du Centre de Recherche sur la Poésie Contemporaine de Pau, un colloque lui a été consacré avec, entre autres, la participation d'Edouard Glissant qui en préfacera les actes réunis par Christine Van Rogger Andreucci ("Publications de l'Université de Pau").
Membre de l'Académie Mallarmé, du jury de prix Max-Jacob et du jury du prix Max-Pol Fouchet.
Pour en savoir davantage: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Oster
BIBLIOGRAPHIE
(Sélective)
Le champ de mai (Gallimard, 1955) Solitude de la lumière (Gallimard, 1957) Un nom toujours nouveau (Gallimard, 1960) La grande année (Gallimard, 1964) Les dieux (Gallimard, 1970), réimpression 1996 Pratique de l'éloge (La Baconnière, 1977), épuisé Petits livres en préparation (Maison du Livre de Pérouges, 1987) L'ordre du mouvement (Babel éditeur, 1991) Requêtes, version nouvelle suivie d' Un art poétique (Le temps qu'il fait, 1992) Une machine à indiquer l'univers, entretiens (Obsidiane, 1992), épuisé Saint-John Perse, Alexis et Dorothée Leger, (Babel éditeur, 1992) Alchimie de la lenteur (Babel éditeur, 1998) Membres épars des dieux (Jean-Louis Meunier éditeur, 1999) Paysage du Tout, poèmes et proses, anthologie (Coll. Poésie/Gallimard, 2000), épuisé Pratique de l'éloge, édition augmentée (Gallimard 2009) Une machine à indiquer l'univers, édition augmentée (Fata Morgana, 2009) Utinam varietur (Editions Gourcuff Gradenigo, 2012).
«[...] Un mouvement d'une indéniable humilité finit par poser l'inachèvement comme une gloire, par voir dans les ratures et leur accumulation comme une grâce tourbillonnaire. Le Poète retrouve là une fascination pour la poussière plus ancienne dans son œuvre qu'on ne le croirait. [...] C'est selon une loi dont les paramètres nous échappent que les plus violents vents de poussière, à retomber, dessinent d'imprévisibles et souveraines figures, comme on en voit sur les ailes des papillons ou dans l'ordre confondant des pollens, régi par la plus folle et la plus sévère des géométries naturelles. [...] Demander des leçons au pollen est un très humble et très orgueilleux pari.» Bernadette Engel-Roux (La mesure et le flux)
«[...] Souvent, Oster m'avait entretenu de sa conception de l'irrégularité inspirée : le poète, disait-il en substance, doit éviter que ses vers ne marchent au pas; une cadence trop régulière assoupit l'âme et l'endort. Les Latins pouvaient se permettre cette forme de mesure, parce que leur langue était plus elliptique et plus dense; en outre, les mots, en latin, portent sur eux la marque de leur fonction. La déclinaison grammaticale est officiante: elle revêt le mot des signes de son officium. Le français, au contraire, contraint à des acrobaties: l'élimination du superflu, exigée par le génie de la langue, y est malaisée et demande des efforts presque interminables. Il n'avait trouvé aucun moyen, pour forcer le vers à la concision et à la précision, que l'irrégularité inspirée et voulue.» Bertrand Saint-Sernin (Entretiens nocturnes)
"Pourquoi la connaissance n'autoriserait-elle pas la ferveur? Ne viserait-elle - par métaphore - à ce point de tangence où la nature et l'esprit se jettent dans l'attention de Dieu? * Peut-on avancer que le poème nous prodigue ou nous indique une abondance secrète? Souscrire au moins à cette proposition que la réalité ne serait pas encore entière? Qu'il y a une abondance virtuelle? De nombreuses cases vierges encore dans la table du Mendéléiev intérieur? * Tenu, je suis tenu de voir que de nocturnes puissances suspendent les antinomies, de me rallier à cette façon d'unité tremblante qui dans le langage se détache, d'aimer l'obscurité du cœur de la phrase; tenu de propager l'éclat d'un minuscule Tertium datur". Pierre OSTER
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