Les écrivains de l'Atelier Imaginaire

Photo de Rachid BOUDJEDRA Rachid BOUDJEDRA

Qualité : Grande figure
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Rachid BOUDJEDRA est né à Aïn-Beïda, dans les Aurès. Au terme de ses études de philosophie et de mathématique à Alger et à Paris, il y a enseigné ces disciplines. Après avoir fait l’objet d’une fatwa du FIS en avril 1983, il vit aujourd’hui à Alger.

Depuis 1972, il se consacre à la littérature et au cinéma. Traduit dans plus de trente pays, il est l’auteur de nombreux romans, dont sept publiés par Grasset : Lettres algériennes (1995), La Vie à l’endroit (1997), Fascination (2000), Les Funérailles (2003), Les Figuiers de Barbarie (2010), Hôtel Saint-Georges (2012), et Printemps (2014). Scénariste, il a écrit une quinzaine de scripts dont Chronique des années de braise, qui a obtenu la Palme d’or du Festival de Cannes en 1975.

«Adossée à l'Histoire», son œuvre dénonce les traditions archaïques et les conventions sociales algériennes dans une écriture baroque à la mesure de sa contestation et de sa revendication d'un monde «sans tabous, sans barrières et sans préjugés».

Pour en savoir davantage: http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachid_Boudjedra


 

BIBLIOGRAPHIE

(Sélective)


La Répudiation, Denoël, 1969; Gallimard Folio, 1981.

L'Insolation, Denoël, 1972; Gallimard Folio, 1987.

Topographie idéale pour une agression caractérisée,
Denoël, 1975; Gallimard Folio, 1986.

L'Escargot entêté, Denoël, 1977.

La Macération, Denoël, 1984.

Greffe, poèmes, Denoël, 1984.

La Prise de Gibraltar, Denoël, 1987.

Le Désordre des choses, Denoël, 1991.

Fis de la haine, Denoël, 1992; Gallimard Folio, 1994.

Timimoun, Denoël, 1994; Gallimard Folio, 1985.

Lettres algériennes, Grasset, 1995; Le Livre de Poche, 1997.

Peindre l’Orient, Éd. Zulma, 1996.

La Vie à l'endroit, Grasset, 1997; Le Livre de poche 1999.

Fascination, Grasset, 2000; Le Livre de poche 2002.

Les Funérailles, Grasset, 2003.

Les Figuiers de barbarie, Grasset, 2010.

Printemps, Grasset, 2014.


 

Bibliographie complète et détaillée (de 1965 à 2003):

http://www.limag.refer.org/Volumes/BoudjedraBiblioLotode.pdf

 

Extrait de «La littérature maghrébine de langue française», ouvrage collectif, sous la direction de Charles Bonn, Naget KHADDA & Abdallah Mdarhri -Alaoui Paris, Edicef-Aupelf, 1996): http://www.limag.refer.org/Textes/Manuref/Boudjedra.htm

Dossier spécial Rachid Boudjedra, dirigé par Ismail Slimani in La Tortue Verte, revue en ligne des littératures francophones, décembre 2012.

http://www.latortueverte.com/DOSSIER%204%20Rachid%20Boudjedra%20dec%202012.pdf

A propos de Printemps (Grasset, 2014):

http://www.elwatan.com/hebdo/arts-et-lettres/une-saison-inedite-12-04-2014-252936_159.php


 


«Depuis ma petite enfance la littérature m'a passionné et très jeune, j'écrivais des "récitations" en arabe et en français, en plagiant à outrance les poètes que nous étudions à l'école primaire. C'était mon jardin secret car je ne montrais absolument pas mes "chefs-d’oeuvre" à mes maîtres ou à mes camarades de classe.
Très vite, et dès la fin de l'école primaire, la lecture était devenue, avec le football, ma passion débordante. Ma mère trouvait ces deux obsessions quelque peu morbides et craignait pour ma santé morale. Elle disait à son entourage: "Quand il est à la maison, il s'enferme dans ses livres et quand il est dehors il s'absente dans son football, ce gosse me rend folle."
Puis vint l'adolescence et la découverte de la poésie arabe antéislamique et postislamique ainsi que celle du roman européen. J'étais subjugué! Je bâclais les autres matières scolaires et passais la moitié de ma vie à lire dans ma chambre. Le football en subit le contrecoup.
En lisant, un jour et par hasard, cette profession de foi de Victor Hugo: "Je serai Chateaubriand ou rien", j'ai répliqué: " Je serai écrivain ou rien."
Puis j'ai eu vingt et la boulimie de la littérature contemporaine et moderne. Fasciné par Saint-John Perse, par Faulkner, par Ibn Khaldoun, par El Maarri, et par le nouveau roman français (Claude Simon, particulièrement), je me suis mis à écrire pour colmater les blessures béantes et symboliques qui s'accumulaient sous ma peau et dans mon corps. Mes vingt ans me dégoûtaient comme ce fut le cas pour Paul Nizan, avec lequel je me confondais et par lequel je devins communiste.
L'écriture m'a sauvé du désastre et m'a fait comprendre les abymes du malheur humain. Avec elle j'ai su ce que c'était que la condition humaine: une ellipse de l'effroi...» Rachid BOUDJEDRA (26/07/2014)